Publié le 05 Janvier 2024

Sylvain Bonnot, président du groupe Myral, s’est exprimé sur la réforme des aides de l’Anah visant à ne financer en 2024 que les projets de rénovation énergétique d’ampleur (ou globale). Disposant de plusieurs dizaines d’années d’expérience dans le secteur de la rénovation énergétique des bâtiments, le président du réseau Uniso France a tenu à montrer les limites de cette initiative.

Le nombre de rénovations énergétiques d’ampleur reste faible

Selon Sylvain Bonnot, la plupart des projets de rénovation énergétique ayant abouti ces dernières années ont été effectués par mono-gestes. Le nombre des rénovations énergétiques d’ampleur reste faible. En choisissant donc de financer des travaux de rénovation énergétique globale, l’État risque de réduire considérablement le nombre de rénovations énergétiques durant les prochaines années.

Aux dires du président du groupe Myral, les ménages sont plus enclins à conduire leur projet de rénovation énergétique sur plusieurs années, voire plusieurs décennies. La rénovation énergétique globale doit ainsi faire l’objet d’une coordination mûrie entre tous les acteurs du système, avant sa mise en œuvre.

Les limites de la réforme des aides

À compter de 2024, les aides financières accordées lors des travaux d’isolation thermique par l’extérieur sont, par exemple, fortement restreintes en fonction du niveau de revenu du ménage concerné. Dans le même temps, les ménages dont les logements sont classés E au DPE et donc, peu isolés, peuvent cependant obtenir une aide financière pour le remplacement de leur équipement de chauffage alimenté au fioul ou au gaz par une pompe à chaleur. Ce qui, selon Sylvain Bonnot, représente une incohérence.

Si les rénovations énergétiques globales sont conseillées, la question se pose sur leur caractère opportun. L’Exécutif est ainsi invité à trouver une solution pour encourager, un tant soit peu, les rénovations par mono-gestes, lesquelles représentent jusqu’ici 90 % de l’amélioration énergétique en France.